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Généralité sur l’histoire du Viet Nam

Histoire VietnamLe Viêt Nam a été considéré, dans l’histoire, comme un des berceaux de l’humanité, là où sont nées l’agriculture, la civilisation de la riziculture irriguée, la révolution néolithique et celle du fer. Face aux exigences de la maîtrise des eaux et de la lutte contre les agresseurs étrangers, sur la base du développement socio-économique de l’époque dôngsonienne, Van Lang, le premier État a été fondé au VIIème siècle avant J.C. Avec créativité et assiduité, les habitants de Van Lang (qui est devenu par la suite Au Lac) ont cultivé une civilisation qui a rayonné dans l’ensemble de l’Asie du Sud-Est. Ce premier État dans l’histoire du Viêt Nam était doté d’une économie prospère, surtout d’une culture largement connue sous le nom de civilisation du Fleuve Rouge (civilisation dôngsonienne) – avec pour symbole le tambour de bronze de Dong Son – qui traduit le mode de vie, la tradition et la culture des Viets anciens (ou KINH).

À peine né, cet État a dû affronter les agressions successives des forces extérieures La durée et le nombre de résistances, d’insurrections et de guerres pour l’indépendance du pays sont remarquables. Pendant 12 siècles dans son histoire, à partir de la résistance contre les Qin (IIIème siècle avant J.C) jusqu’à la fin du XXème siècle, le Vietnam a mené des centaines d’insurrections, de guerres de défense et de guerres de libération. Le peuple vietnamien en a ainsi tiré une leçon traditionnelle sprécieuse: “le petit peut combattre le grand, le peu vaincre le nombreux et le faible l’emporter sur le fort ”.

Durant plus de mille ans à partir du IIème siècle av J.C, le Vietnam a été successivement dominé par des dynasties féodales septentrionales. La lutte acharnée d’un peuple pendant plus de mille ans entre la vie et la mort a forgé son esprit indomptable, vaillant et tenace, sa volonté d’aller de l’avant pour préserver la vie et son identité culturelle ainsi que de reconquérir à tout prix son indépendance.

Sous les dynasties Van Lang – Au Lac, Van Xuan, Dai Co Viet, Dai Viet, en dépit des vicissitudes, le Vietnam a connu un développement continu dans tous les domaines, affirmant ainsi son existence et son essor accru.

La culture du Vietnam est celle basée sur les valeurs villageoises. Celles-ci se sont développées au fil du temps pour cristalliser autour d’une identité traditionnelle avant de devenir le symbole de l’union nationale dans les luttes contre la domination et les politiques d’assimilation des dynasties féodales septentrionales et ce pour l’indépendance nationale, la préservation de la tradition et de l’identité culturelle.

La victoire de Bach Dang datée de 938 a ouvert une nouvelle ère dans l’histoire du Vietnam – celle du développement de la nation féodale indépendante, de l’édification et de défense nationales. Un État centralisé a été établi sous les dynasties Ngo (938-965), Dinh (969-979), Le antérieur (980-1009).

Depuis, sous les dynasties Ly (1009-1226), Tran (1226-1400), Ho (1400-1407) et Le So (1428-1527), le Vietnam (Dai Viet) est entré dans une période de reconstruction et de développement. Le Dai Viet des Ly, Tran et Le postérieur était un pays prospère en Asie. Cette époque a été la plus brillante dans l’histoire du Vietnam sur tous les plans. Sur le plan économique, le pays a connu un fort développement dans l’agriculture et dans l’hydrologie (la construction de la digue du Fleuve Rouge datant de cette époque) et dans la formation des villages de métiers. Sur le plan religieux, la croyance populaire, le bouddhisme, le taoïsme étaient considérés comme les trois religions de coexistence. Une des réalisations acquises à l’époque des Ly-Tran a été la diffusion du Nôm, écriture vietnamienne basée sur l’adaptation et la transformation du chinois classique. Les domaines éducatif, scientifique, technique, littéraire, artistique, historique, juridique… ont aussi connu des progrès remarquables (le Temple de Littérature, le code Hong Duc, Histoire de Dai Viet et Histoire complète de Dai Viet…). Les historiens appellent donc cette époque l’ère de civilisation de Dai Viet. Thang long (Ha Noi aujourd’hui) était officiellement devenue la capitale du Dai Viet avec l’édit de transfert de la capitale ordonné en 1010 par le roi Ly Cong Uan.

Au XVIème, le régime féodal vietnamien basé sur l’idéologie confucéenne a commencé à prendre des retards et à se décliner. Alors que des pays-nations européens sont progressivement passés au capitalisme, le Dai Viet s’est noyé dans les guerres civiles et la division. Entre XVIème et XVIIIème siècles, l’économie et la culture avaient de certains progrès avec la création de citadelles, de ports commerciaux permettant d’accélérer des échanges commerciaux intérieures et extérieures. Pourtant, la division et la guerre civile ont freiné le développement du pays.

Au début du XIXème siècle, les pays capitalistes occidentaux devenus impérialistes cherchaient à tout prix à conquérir des marchés, s’emparant progressivement d’autres pays pour en faire leurs colonies. Les Français, par la voie de la propagation du christianisme et des échanges commerciaux, ont pris possession du Vietnam. C’était la première fois que le peuple vietnamien devait faire face à l’agression menée par un pays industriel occidental. Face à cette situation, une partie de l’intelligentsia a pris conscience de la nécessité urgente de lier la défense nationale à la réforme afin de sortir le pays du marasme inhérent à l’Orient. Mais toutes ses propositions de réforme du pays étaient refusées par la dynastie Nguyen qui a ainsi poussé le pays dans l’impasse et le sous développement. Suite à cela, le Vietnam est devenu un pays colonial demi féodal pendant près de 100 ans (1858-1945).

À la suite de l’installation d’un appareil administratif sur l’ensemble du territoire vietnamien, l’administration coloniale française a procédé sans tarder à exploiter à grande échelle la colonie. Les relations de production capitaliste y ont été introduites, ce qui suscite la création et le développement des éléments du capitalisme national, rétrécissant et éliminant ainsi les relations de production féodales. Le Vietnam est progressivement passé d’une économie agricole autarcique sous-développée à une économie coloniale entièrement prise en main par la bourgeoisie française. Une nouvelle structure sociale ainsi établie évoluait vers le capitalisme. Sous cet effet, les classes de propriétaires terriens et de paysans étaient profondément divisées tandis que les nouvelles classes de la société (la classe ouvrière, la bourgeoisie, la petite bourgeoisie) sont progressivement apparues. La lutte contre les colonialistes français était jusqu’alors dirigée par les mouvances bourgeoises (avec le mouvement du Parti nationaliste du Vietnam et l’insurrection de Yen Bai au début 1930) et prolétarienne menée par le Parti communiste du Vietnam.

La naissance du Parti communiste du Vietnam a marqué la prépondérance de la classe ouvrière et du mouvement révolutionnaire à tendance prolétarienne. En août 1945, sous la direction du Parti communiste du Vietnam avec à sa tête Nguyen Ai Quoc (devenu plus tard président Ho Chi Minh), le peuple vietnamien et la Brigade de propagande de l’armée de libération du Vietnam (qui a précédé l’Armée populaire) ont réussi à mener une insurrection pour la reconquête du pouvoir, donnant ainsi naissance à l’État de la République Démocratique du Vietnam.

La victoire de Dien Bien Phu (en mai 1954) qui a fait trembler la planète a permis la signature des Accords de Genève (en juillet 1954), marquant la fin définitive de la lutte contre les colonialistes français. Elle a fait entrer le peuple vietnamien dans une nouvelle période – celle de l’indépendance, de la liberté – et le Vietnam du Nord dans la transition vers le socialisme. Le Sud, aux termes des Accords de Genève, était provisoirement placé sous le contrôle français et américain en attendant les élections générales sur l’ensemble du territoire. Cependant, ces élections n’ont jamais eu lieu en raison de l’intervention des Etats-Unis. Ceux-ci ont mis en place un régime de Ngo Dinh Diem connu sous l’appellation « République du Vietnam ». Le pays a été donc divisé pendant plus de 20 ans.

Pendant plus de vingt ans (1954-1975), le Vietnam a dû, une fois de plus, mener une guerre pour la libération et la réunification nationales. En dépit d’innombrables difficultés et épreuves, la campagne historique de Ho Chi Minh a enfin remporté la victoire en 1975. Le Vietnam s’est depuis engagé dans l’ère de paix et d’édification du pays entièrement réunifié.

Cependant, au cours des 10 premières années de cette période, nombreux objectifs socio-économiques n’ont pas été atteints pour des raisons subjectives et objectives. Le pays a vu son économie tomber en crise et en stagnation. Cela a été à l’origine de nombreuses difficultés rencontrées par la population dans sa vie quotidienne.

Le Parti communiste du Vietnam, lors de son VIème Congrès en 1986, a adopté la politique de Renouveau dont l’accent est mis sur la réforme économique. Cet événement marque un tournant dans le processus de développement du peuple Vietnam dans la nouvelle époque. La politique de Renouveau a été réaffirmée par le Parti communiste lors de ses Congrès ultérieurs. À l’issue de la réalisation des quatre plans quinquennaux, le Vietnam est passé d’un pays importateur de vivres au deuxième exportateur de riz à l’échelle mondiale. La gamme des produits exportés s’est de plus en plus diversifiée et de nombreuses marques du Vietnam sont connues du monde entier. L’économie nationale a atteint un taux de croissance soutenue entre la fin du XXème siècle et le début du XXIème siècle. La vie de la population s’est améliorée de jour en jour. La politique sociale bénéficie d’une attention croissante. Le système juridique est de plus en plus perfectionné. L’encadrement de la société par la loi est de plus en plus efficace.

En jetant un regard rétrospectif sur le processus de formation et de développement du peuple vietnamien, on peut conclure que la plus sûre des valeurs du peuple vietnamien réside dans son patriotisme, sa volonté de compter sur ses propres forces, sa tradition de solidarité pour la grande cause nationale. Difficultés et épreuves dans la vie ont forgé l’assiduité, la créativité et la patience chez les Vietnamiens. La nécessité de s’unir pour relever ensemble des défis a rapproché l’homme de la nature ainsi que les uns des autres dans un ensemble de relations de famille, de voisinage, de parenté au sein des communautés que constituent la famille, le village et le pays-nation. L’histoire a aussi fait naître chez les Vietnamiens l’esprit d’entraide, de solidarité, de charité et de fidélité: on se serre les coudes dans les moments difficiles ou quand les difficultés surgissent, tout le pays fait bloc. Les Vietnamiens sont aussi connus pour leur grande capacité d’adaptation et d’intégration, leurs conduites modérées, leur grande soif de connaissances et leur esprit de tolérance. Tout cela constitue une force potentielle, une source d’énergie inépuisable dont a besoin la cause d’édification du pays en vue de la réalisation de l’objectif : “le peuple prospère, le pays puissant, la société équitable, démocratique et avancée”.